Smail Ouguerroudj candidat RCD: "J’invite les électeurs à faire confiance aux listes du RCD"

Cet entretien rentre dans le cadre de l'ouverture des colonnes de notre journal Relais Médias aux différentes candidats pour les élections local du 23 novembre 2017. La présente interview est consacrée à Smail Ouguerroudj, un jeune et vieux militant du RCD. Il avait passé deux mandats dans l'assemblée de sa localité, qui est Iflissen. Cette fois ci il se porte candidat dans la liste de l'APW de Tizi-Ouzou.
Relais Médias: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Smail Ouguerroudj: Bonjour ! Je m’appelle Smaïl Ouguerroudj. J’ai 45 ans. Je suis marié et père de trois enfants. Je suis enseignant de français depuis 25 ans.

Relais Médias: Pouvez- vous présenter la circonscription dans laquelle vous êtes candidat ?
Smail Ouguerroudj: Je suis candidat à l’Assemblée Populaire de la Wilaya de Tizi Ouzou (APW) pour les prochaines élections locales APC/APW) du 23 Noembre 2017 sur la liste du RCD.
J’ai déjà été élu deux fois (2005/2007 et 2007/20012) à l’APC d’Iflissen, dans la Daïra de Tigzirt.
Relais Médias: Pouvons nous connaitre les raisons pour lesquelles vous vous êtes porté candidats à ces élections du 23 novembre prochain ?
Smail Ouguerroudj: Ecoutez, d’une part, comme tout militant qui active dans un parti politique, j’ai l’ambition d’évoluer, de connaître le fonctionnement, le champ d’actions, les prérogatives de l’Assemblée Populaire de Wilaya. Ceci, à titre personnel. D’autre part, dépasser le stade des constats amers sur le plan économique, politique et environnemental, pour ne citer que ceux-là, dans lesquels se débat notre wilaya, j’estime qu’il est de notre rôle ou de notre devoir de penser les solutions et agir en conséquence. Je vous l’accorde , les défis sont immenses.
La Kabylie maritime qui demeure une région attractive et reposante mérite une attention de la part des Pouvoirs publics en matière de développement, à l’instar des autres régions du pays.

Smail Ouguerroudj candidat RCD à l'APW de Tizi Ouzou

Relais Médias: Qu’est-ce que vous proposez comme projets, comme nouvelle politique et ce en plus de la gestion quotidienne de la circonscription ?
Smail Ouguerroudj: Le programme électoral du RCD pour l’APW s’articule en trois axes principaux : l’Environnement, l’AEP (l’Alimentation en Eau Potable) et les Investissements. S’agissant du premier point, la situation est plus que dramatique en termes de salubrité publique. Nos routes, nos villes et villages sont sales. Les décharges sauvages sont devenues un décor familier pour quiconque emprunte notre région. Pour rappel, le RCD a arraché du PNUD un projet de CET (Centre d’Enfouissement Téchnique) pour la Kabylie que malheureusement l’actuel Premier ministre, Ouyahia, avait bloqué pour des raisons populistes de souveraineté. Si on avait la décence de considérer les avantages d’un tel investissement, la problématique environnementale aurait été aujourd’hui résolue. Néanmoins, une alternative commence son bonhomme de chemin à travers l’idée du « Village le plus propre » en faveur du tri et du recyclage de nos déchets. En matière d’AEP, il est utile de lutter contre le stress hydrique, notamment en période estivale, par une politique de gestion et de rationalisation efficaces, dont l’intervention rapide pour la réparation des fuites. Enfin, pour le volet Investissements, au RCD, toute initiative créatrice de richesse est à soutenir et mérite un accompagnement. Nos députés ont été instruits dans ce sens.
Les images dégradantes prises la semaine dernière au CCF montrant une foule compacte de jeunes venus s’inscrire au test du CCF est une preuve que notre pays n’offre pas des alternatives en matière d’emplois décents et de bien-être. Nos jeunes préfèrent dès lors migrer vers des cieux plus cléments.

Sur un autre volet, permettez-moi de revenir sur cette question d’austérité qui mine l’essor du développement local. Encore une fois, l’exemple est venu du RCD en octobre 2015 lorsqu'il a dénoncé publiquement cette attitude par l’organisation d’une marche à Tizi Ouzou. A cette époque, tout le monde était contre nous. Force est de constater que le temps était de notre côté.
De plus, l’alimentation en électricité pour la région côtière est perturbée par le blocage d’un Poste de Transformation au niveau d’Iflissen. Il est de même pour le lycée, abandonné depuis une année. Il faut revoir tout ça.
Il ne vous échappe pas que la Loi des Finances pour 2018 ne touche pas la Défense et l’Intérieur en matière de réduction des dépenses. Le peuple algérien n’est pas obligé de vivre dans la peur du bruit des bottes et de suffoquer sous le gaz lacrymogène.

Relais Médias:Que pensez-vous de l'évolution de la gestion des institutions locales depuis l'avènement du multipartisme en 1988 ?
Smail Ouguerroudj: Je pense que le multipartisme a consacré l’instauration du droit du citoyen de choisir celle ou celui qui aura la charge de gérer les affaires de sa cité. Malheureusement, l’islamisme et l’affairisme ont fini par détourner les élus de leur vocation primaire qui est celle de servir le citoyen et non l’asservir ou lui dicter un comportement.
Au plan local, les rivalités partisanes ont fini par fléchir une dynamique porteuse de valeurs identitaires et revendicatives de premier ordre. Savez-vous que les APC RCD présentent leurs bilans annuels de gestion ? Je vous ajoute que nos maires ne font pas partie de ce conglomérat de gestionnaires poursuivis en justice. Ils sont propres. Certains sont à leur troisième mandat, voire quatrième. Ce ne sont pas des dinosaures, contrairement au discours défaitistes de certains.

Relais Médias: Croyez-vous qu'un élu local aura les moyens politiques, économique et financiers pour mettre en applications ses idées ?
Smail Ouguerroudj: Il est utopique ou populiste de répondre par l’affirmative à votre question. Le Code Communal et le Code de wilaya ont dépouillé les Assemblées de leurs prérogatives. Mais est-ce une raison d’abandonner le terrain. Je pense que non. La majorité des APC sont déficitaires. Elles n’existent que grâce aux aides de l’Etat. Le RCD se bat pour l’autonomie dans la gestion des Assemblées. Nous l’avons dit lors des Législatives du mois de mai : Quel est le rôle des Daïrates dans l’organigramme de l’Administration ? Les APC peuvent bien assumer ce rôle. D’ailleurs, les passeports, les cartes d’identités biométriques, la délivrance des cartes grises se font dans les APC. Nous estimons que les Daïrates ne sont que des institutions budgétivores.
Relais Médias: Après une longue période d'embellie financière, depuis 2013 l'Algérie traverse une inquiétante crise économique. Au niveau local on va peut être assister à la réduction des budgets octroyés aux Assemblées Communales et wilayales. Ne croyez-vous pas qu'un prochain élu fera face à une situation difficile de gestion de sa commune ou de sa wilaya ?

Smail Ouguerroudj: Comme mentionné précédemment, la crise économique est bien là que chez le citoyen. Le train de vie des ministères, de l’Etat en général est resté le même. Oui, tout le monde se focalise sur la hausse des carburants sans en situer les contours de cette politique qui fonce vers une impasse. La priorité du RCD à l’APW est bien le dégel des projets inscrits à l’indicatif de la wilaya. Il faut se battre au quotidien. A ma connaissance, les interventions de nos députés, quoique peu nombreux, résonnent dans l’esprit de beaucoup de citoyens.
Relais Médias: Est-ce que vous avez des idées ou des projets de création de richesse, de l'autofinancement de la commune en dehors des subventions octroyées par l'Etat ?
Smail Ouguerroudj: Pour répondre à votre question, il faut au préalable dénoncer le climat délétère dont se fait l’acte de gestion. La création de richesse incombe aux acteurs économiques. Débureaucratiser les procédures pour l’accès au foncier industriel est un combat de longue haleine. Que les choses restent en l’état ne feront que fuir davantage les opérateurs économiques, porteurs d’initiatives ? Sur un autre registre, une délibération adoptée par l’Assemblée remise en cause par un Chef de Daïra ou un wali, n’est-elle pas en contradiction avec le suffrage universel qui consacre le choix ? Ce ne sont pas les idées qui manquent. Le RCD a de tout temps été un réservoir d’idées et de propositions. Mais une fois déviée de leur impact, elles perdent de leur valeur et sont du coup caduques. Nous sommes encore loin de l’autofinancement pour des raisons bureaucratiques, de courage.
Relais Médias: Différents médias évoquent l'indifférence des populations pour s'impliquer dans cet événement électoral. Comment comptez-vous faire pour convaincre et mobiliser les citoyens en vue de sa participation aux élections et même l'impliquer dans la gestion de la commune ?
Smail Ouguerroudj: C’est un fait. Les campagnes électorales ne drainent plus les foules comme dans le passé. Un marasme généralisé a pris le dessus sur le discours politique. Nous le ressentons chaque lors de cette campagne électorale. Les candidats ont du mal à capter l’attention des citoyens. Le RCD, exclu des médias publics, s’est rabattu sur les réseaux sociaux, les journaux électroniques, tel le vôtre. Au final, seul le réseau familial, amical porte ses fruits. Néanmoins, quand la qualité des candidats est avérée, la formation politique jugée crédible, le citoyen assiste et prend part aux débats. Nous faisons de notre mieux, à l’instar de la Section RCD de Tigzirt qui fait du bon boulot. Pour ce qui concerne l’implication des citoyens dans la gestion, le RCD a été l’un des premiers des initiateurs de la gestion participative. C’était en 2005. Depuis, des Conseils Consultatifs voient le jour, des Coordinations de Comités de villages sont installées, etc…Vous voyez que le RCD n’est resté en marge de la société. Au contraire, il l’accompagne à travers ses différents démembrements.

Relais Médias: Quel est votre message pour les électeurs ?
Smail Ouguerroudj: Je suis honoré pour l’intérêt que votre site m’accorde-t-il. Sans langue de bois, je suis vos articles pour la simple raison qu’il touche à la proximité. Je remercie Relais Médias pour cette tribune. J’invite les électeurs d’analyser le discours et le programme électoral des acteurs politiques en lice. Qu’ils ne votent surtout pas par sentiments. La raison doit primer dans le choix final. Rester lucide jusqu’au sortir de l’isoloir. Je les invite à faire confiance aux listes RCD.
Entretien réalisé par M.H