TIGZIRT et le 14 Juin 2001.
Réunis à la base nautique nous étions nombreux mais aucun de nous ne doutait de ce qui allait se passer du moment que la marche devrait être pacifique ayant pour objet le dépôt de la plateforme de revendications à la présidence, jamais nous avons pensé qu elle soit réprimee, nous avons tout prévu sauf cet événement tragique....
nous sommes habitués à marcher sur Alger, malgré certaines escarmouches,il n y avait jamais eu de chasse à l homme comme en 2001...la seule manif ou Tigzirt à connu la répression était celle de 1980 .
En cette période alors qu on voulait manifester à Tigzirt des citoyens de chez nous pour des raisons inavouables avaient décidé de nous emmener à Tizi.en un laps de temps des moyens de locomotion étaient mis en place mais au lieu de prendre la RN 72 ces organisateurs proposent un autre itinéraire, passer par Dellys.... plus de 6h de route et on se retrouve à sidi Namane après plus d'une demi journée pour revenir à la RN 72, arrivés au pont de bougie nous étions en face de plus de 1000CRS qui nous empêchent de continuer.
Nous avons été pourchassé pendant toute l après midi jusqu'a tard dans la nuit.nous étions rentrés à pied,je me souviens qu on crevait de faim et nous avons mangé de l herbe au cours de route après toute l énergie que nous avons dépensé.
Le citoyen de tigzirt est connu pour pacifisme,les structures de village ont l habitude de gérer les conflits ou les situations difficiles....la veille du départ nous avons tenu une réunion tardive ou le délégué devrait veiller à la bonne organisation et demeurer responsable de tous ceux qui seront de voyage.nous n avons pas dormi de la nuit...
Vers 5 h du mâtin alors que le rdv des 3 communes était prévu à la crête, nous avons recensé plus de 200 véhicules privés sans compter ceux que les Maires avaient mis à notre disposition.il y avait un monde fou,aux villages de la Daïra il ne restait que les femmes,les enfants et les vieux et biensur ceux qui ont l habitude d hiberner et de se mettre à l écart pour des raisons qu on connaît.... quand nous avions démarre ,le premier véhicule était à Sidi Namane et le dernier est encore à la crête. à Sidi Namane deux véhicules nous ont fausse compagnie ce qui provoqua l attestation de trois jeunes de chez nous,l un d eux était attaqué au couteau et blessé à mort... arrivés au lieu de rendez-vous (Dar el beyda) nous avons préféré que les chauffeurs et quelques citoyens surveillent le matériel et notre marché commence.sous un soleil de plomb, nous avons marché plus de 12km et toujours bien organisés quelque soit la raison,il faut rester groupes et même s'il arrive quelque chose il faut se partager en petits groupes,pas d aventure en solo...
Arrivés à kharouba, nous avons remarqué des gens qui venaient de l autre Sens nous signalant des émeutes et d autres qui nous disent que la marche est finie,on n écoutait personne,on a senti que cela se passait mal tout d un coup ceux qui venaient du sens inverse commençaient à tout casser,les vitrines,les véhicules et tout ce qui est étatique....que faire ?
Une pluie de lacrymogène s abat sur nous,on essaie de nous regrouper,de récupérer ceux qui se sont dispersés.... tout à coup un véhicule avec un mégaphone nous invite à continuer et aller de l'avant, bizarre pourquoi faire ?(c est plus tard que j ai su qui était cette personne).... suite à l intervention des services de sécurité alors que certains d entre nous reviennent de la grande poste nous sommes partagés en petits groupes et les responsables nous invitent à donner le mot d ordre, regagner les véhicules et le véhicule qui ne récupère pas tous ceux qui étaient avec lui ne devrait pas démarrer, nous sommes à belcourt.nous étions un groupe d une centaine de personnes,il fallait retrouver ceux qui sont disparus....
Suite :
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A Alger centre,c est l apocalypse,de loin on voyait la fumée, nous étions pris au piège, impossible de continuer, le risque est partout, personne ne sait comment sortir de ce guet apens,on ne pouvait même plus de concerter,on voulait revenir en arrière du moment qui en face tout est barricadé... derrière nous les émeutes font rage et les CRS et les hommes en civile essayent de nous disperser,il fallait les éviter pour revenir....la seule solution est de monter et prendre les petites ruelles, Belcourt,l Hussein dey et el Harrach...
C était fait... nous étions une trentaine pas plus et pendant le trajet des jeunes nous jetaient des pierres,on a riposté,les insultes fusaient de partout.il y a ceux qui cassent, ceux qui se battent, ceux qui fuient etc . parmi nous il y a ceux qui ne sont jamais Vénus à Alger.c est un risque..il y avait aussi des femmes et des enfants.a l Hussein dey certaines personnes ont pris en charge des femmes et des enfants, certains habitants nous invitent à nous méfier des civils ,il y a ceux qui sont armés et attaquent à coups de couteau ceux qui sont isolés....sur une ruelle de Belcourt un groupe de jeunes nous traitent de mécréants et de sales montagnards, du haut des balcons on nous jetait des bouteilles d'eau,on avait vraiment soif mais à un certain moment on nous intime à ne pas boire cette eau qui risquerait d'être empoisonnée...plus de confiance...
Une chose est sûre pas question de se séparer, juste qu il faut éviter les patrouilles et les guet apens.vers le bas la répression et les émeutes se sont emplifiees.a un certain moment on trouve un groupe dAlgerois qu on connaît, ils nous aident à éviter les embuscades et arriver à oued ouchayah.arrives au parc la peur,la fatigue et la tristesse de lisait sur tous les visages,il y avait des blessés et plusieurs disparus... beaucoup de véhicules complément chargés sont partis,il fallait quitter les lieux le plutôt possible,le risque persiste,on devait ramener les gens de Bouira, bougie avec nous,il fallait quitter Alger, à Tizi tout le monde sera en sécurité,on a été malmené pendant tout le trajet et ce jusqu'à Boudouaou on a encaissé des salves de pierre... nous étions à bout de force, personellement,je n arrive pas à marcher,mes pieds étaient en sang comme tous les autres... Un bus à disparu,
Finalement il est passé par Dellys..... à Ait Saïd il manquait trois jeunes à l appel.le maire a mis à notre disposition le téléphone de l APC.j ai appelé le siège du FFS et celui du RCD ou la majorité des marcheurs avaient trouvé refuge,les nôtres n y étaient pas..j ai appelé la famille de l un d eux à Alger .une demi heure après on me rappelle et on nous dit qu ils ont pu le faire fuir de l hôpital pour le cacher chez eux,
Il est poignardé ,il était faible,j insiste à lui parler,les parents des deux autres étaient en larmes,on avait peur pour eux,d une voix faible il me rassure qu il est entre de bonnes mains,je demande après les autres et où il a laissé,il me dit que la police les à arrêté,c est sûre qu Ils quelques part en prison à Alger centre comme les centaines d autres..de Tizi on nous informe qu'il y a des dizaines de prisonniers en plus des morts et de blessés graves, nous étions en cellule de crise,on est restés à l APC pendant toute la nuit..... à suivre
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