Par Mourad Hammami: "Hommage à mon père!"

Le 19 mars 2009, le 19 mars 2018, neuf ans déjà. Une vive pensée pour mon père et à tous les pères qui ne sont plus de ce monde.

Il était un homme éveillé, très cultivé. Il avait passé sa vie à bouffer des livres volumineux. Ils nous a pas construit de maison mais ils nous a construit des ponts d'éducation et du savoir avec les livres qu' il achetait presque chaque jour.



Mon père avait un faible pour les livre et le savoir. Il était un homme presque rebelle, qui refuse les ordre établis, les idées reçues , qui ne laisse pas sa langue dans sa poche.
Il était positif, mais doté d'un grand esprit de critique. Il était courageux et n'avait jamais eu froid aux yeux face à tout ce qu' il voyait injuste. Il portait en lui le mal de ce pays provoqué par ce système.



Il avait une carrière professionnelle très chargée. Il était un civil qui a travaillé dans l'armée nationale populaire pendant plus de 5 ans en tant que chargé des travaux de construction pour la Kabylie. La plupart des écoles construites dans cette périodes ont été réalisé sous sa direction. En 1973 il a rejoint le secteur de la formation professionnelle en tant que PEP. Il a travaillé dans plus de 7 wilayas d'Est en Ouest Il était toujours loin de nous. Au village certains le qualifiaient d'un exilé ou d'un immigré qui n a pas traversé la mer. Il avait beaucoup donné pour son pays. Il était pendant des années moniteur dans la maison d'arrêt et de réinsertion de Tazoult - Lambese. Il était responsable des travaux lors dans la réalisation de l'université de Kharouba à Alger.

Il avait des personnalités importantes comme amis à l'exemple du grand Moudjahid Moh Saïd Mazouzi. Il avait donné sans compter et souvent au détriment de sa famille. Pour lui, tout son retard social sera rattrapé par une proche consécration tant attendue . ...
Son erreur était sa décision de se rapprocher de chez lui et son affectation au CFPA de Tigzirt. Des gens impitoyable, sans scrupule et maléfiques ont décidé de lui barrer la route, de lui confisquer tous ses droits: Son droit au logement, son droit à la promotion etc
Ajouter à cela le choc de la crise économique et sécuritaire de 1994 , le malheureux n"avait pas supporté et sous le choc il avait sombré dans la dépression.
Il était victime de gens qui cultivent les pratiques machiavéliques du système. Il m'a fallu des tonnes d'efforts pour faire face à cette défaillance, ce chaos, cet effondrement familial.



Pour honorer son parcours, moi aussi j'ai fait une partie de ma carrière dans l'enseignement professionnel, tout comme lui. Puis et en parallèle j'étais journaliste et syndicaliste très actif.

J'ai lutté de toute mes forces, sans attendre quoi que ce soit en contre partie. Dieu merci, là où je suis passé, l'injustice n'a pas droit de cité. Je luttais intellectuellement et physiquement et sans relâche contre les lâches, les corrompus, les imposteurs et les clients débiles et affamés du système. ....
Je pense qu'il était fier de moi. Il n'aime pas m'exprimer des compliments ,au contraire il me blâmait et me critiquait toujours. Mais derrière moi, des gens auxquels il se confiait; me racontent qu'il avait de l'admiration, la fierté et la dignité, que je lui inspirait dans ce monde sauvage dont il était victime.

Oui il était fier et satisfait de mes performances en dépit de mon terrain incroyablement difficile.
La date de sa naissance et la date de sa mort coïncident avec des jours de fêtes nationales en Algérie. Soit le 20 août pour sa naissance correspondant à la journée du Combattant et le 19 mars date de Cessez-le-feu en Algérie après 8 ans de guerre.
Il a eu droit à une mort douce et prompt. Sa mort ressemblait à une fête, à une renaissance . C'était la mort et le départ d'un juste pour un Paradis éternel !

Repose en paix mon père. Une vive pensée pour tous les pères qui sont désormais au ciel.

Mourad Hammami
Le 19 mars 2018.

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